Réunion de la Commission mixte de négociation de la Production cinématographique du 9 mars 2007
Les mouvements de grève ont fissuré le front patronal, mais au-delà ?
À l’exception du fait que l’ensemble des syndicats de producteurs ont affirmé qu’ils se prononçaient pour l’existence de la Convention collective de la Production cinématographique (ce qui est un point qui n’était pas acquis jusqu’à ce jour),
Si nous avons obtenu une prise de position par communiqué de presse de l’UPF, - laquelle, rappelons le au départ, proposait une baisse des grilles de salaires minima de 25 % - communiqué précisant que :
« Dans un souci d’apaisement, et de solidarité avec les techniciens et ouvriers de la production cinématographique, acteurs déterminants du haut niveau de la production française, l’UPF entend :
L’UPF appelle les partenaires sociaux à se rapprocher pour prendre en compte les films les plus fragiles afin de garantir l’abondance et la diversité de l’offre de films en France. Des formules dérogatoires pourraient être envisagées à cet effet, sous l’égide du CNC. »,
La négociation piétine et nous sommes très loin d’un Accord de modification partielle de la Convention sur nos revendications garantissant :
Pour ce qui concerne la Chambre Syndicale CSPF (seule signataire de la Convention collective et de ses barèmes de salaires), elle maintient ses propositions de diminution des salaires de base horaires de 5 à 22 %, tout en proposant - sur la base de ces salaires horaires abattus - pour les contrats d’une durée supérieure ou égale à deux semaines, un barème forfaitaire garanti, base 48 heures.
La représentante de l’Association des Producteurs Indépendants a indiqué que les membres de l’API appliquent et respectent la Convention Collective et ses grilles de salaires mais, que présentement, l’API n’adhérera pas à la Convention collective et à ses grilles et qu’elle attend de voir l’évolution de la négociation.
Le SPI, Syndicat des producteurs Indépendants, se retire de la proposition commune mais refuse de ratifier les grilles de salaires minima actuelles.
L’AFPF comprend les ouvriers et techniciens, mais considère qu’elle ne peut satisfaire leurs revendications.
Les représentants du Syndicat des Producteurs de Films publicitaires n’ont rien dit.
Si les syndicats de producteurs sont inquiets, vu la détermination des ouvriers et techniciens, et la très large participation aux mouvements de grève, ils restent à des degrés différents peut-être, unis dans leur volonté d’obtenir un accord abaissant les conditions salariales existant dans la Convention collective,
Soit en obtenant un abaissement des salaires minima garantis,
Soit un abaissement des pourcentages des diverses majorations,
Soit un abaissement combinant les deux chapitres à la fois.
À ce jour, force est de constater qu’ils restent déterminés dans leur volonté de réduire nos salaires.
Il s’agit d’une politique patronale antisociale comme il en existe dans d’autres secteurs d’activité.
Qu’ils obtiennent quelques pourcents de diminution de nos salaires, ce sera toujours cela de gagné pour eux et autant de perdu pour les ouvriers et techniciens.
Ils continuent de tergiverser et tentent de faire surseoir aux négociations :
« qu’une étude soit menée sans tarder par le Centre National de la Cinématographie, afin de défnir au plus près la notion de « film fragile »,
que soit chiffré les financements nécessaires afin de rémunérer l’ensemble des salariés de la production sur la base des salaires et majorations de l’actuelle convention collective non étendue. »
Notre syndicat s’est opposé catégoriquement à cette étude sous l’égide du CNC, et considère que les négociations salariales, les négociations de la Convention collective ne concernent pas le CNC mais seules les organisations syndicales de salariés et les organisations de producteurs seules.
Enfin, s’il est exact que, sur un certain nombre de films, les salaires minima actuels ne sont pas respectés, notre revendication est de les faire respecter et appliquer sur tous les films SANS EXCEPTION, et non d’envisager, quelle qu’en soit la forme, un abaissement des salaires.
Dans ces conditions, nous ne pouvons que prendre acte de cette situation et préparer de nouvelles actions de grève pour contraindre l’ensemble des syndicats de producteurs présents autour de la table à un Accord sur la base de nos revendications.
Comme les ouvriers et techniciens en ont exprimé la volonté, l’appel à la grève se déroulera sur plusieurs jours reconductibles.
OUVRIERS, TECHNICIENS,
LES PRODUCTEURS DOIVENT RESPECTER :
NOS MÉTIERS, NOS QUALIFICATIONS, NOS RESPONSABILITÉS PROFESSIONNELLES,
RESPECTER LES NIVEAUX DES RÉMUNÉRATIONS QUI Y SONT ATTACHÉES.
Paris le 16 mars 2007