CONVENTION COLLECTIVE DE LA PRODUCTION AUDIOVISUELLE
Où en sont les négociations en vue d’un accord de revalorisation des salaires applicable au 1er juillet 2024 à la suite des réunions de la Commission paritaire du 7 mai et du 6 juin 2024 ?
Les 4 Syndicats de producteurs — USPA — SPI — SPeCT — SATEV — ont produit un tableau de fonctions qu’il nous ont communiqué le 2 mai et qui répartit les titres de fonctions existant selon les 4 « genres » établis par l’Avenant n°17 : flux / fiction / documentaire / captation.
Nous avons adressé en retour les amendements que nous leur demandions d’apporter à ce tableau de fonctions et nous avons rappelé les principes qui — pour notre Organisation — doivent nous permettre de ratifier l'accord de revalorisation des salaires au 1er juillet 2024.
À cet effet, en suite de la réunion de mai, nous leur avons adressé le courrier ci-après :
Paris, le 27 mai 2024
M. Le Président,
Mmes et MM. les membres de la Commission Paritaire Permanente
de la Production audiovisuelle
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
En vue de la prochaine réunion de la Commission Paritaire Permanente de la Production audiovisuelle qui se tient au début du mois de juin,
dont l’ordre du jour est la négociation d’un Accord applicable au 1er juillet, portant notamment revalorisation des grilles de salaires minima,
Cette négociation de fait englobe également la négociation annuelle relative à la revalorisation des salaires en application des dispositions du code du travail,
À ce titre, l’on constate que, depuis le mois d’avril 2023 jusqu’au mois d’avril 2024, l’évolution de l’indice des prix à la consommation mesuré par l’INSEE correspond à un pourcentage d’augmentation de 2,19 % (avril 2023 : 116,61 / avril 2024 : 119,01).
Au regard des revalorisations à intervenir en application de l’Avenant n°17, soit pour la fiction :
et pour le flux de :
Au regard nous demandons un rattrapage supplémentaire de 16,00 % pour la fiction et 17,00 % pour le flux.
Nous considérons qu’il est indispensable de rattraper cette diminution selon un calendrier de revalorisation semestrielle sur 24 mois,
ceci sans préjudice de l’évolution de l’indice des prix durant ces périodes.
Nous demandons pour la captation et le documentaire des revalorisations similaires, le total de la revalorisation demandée étant de 18 %.
Enfin, pour le réalisateur de fiction, nous demandons une revalorisation conséquente afin, qu’à tout le moins, sa rémunération horaire, issue du salaire hebdomadaire base 45 heures, soit dans un premier temps, supérieure à celle de son assistant « spécialisé ».
Pour ce qui concerne les suites de l’Avenant n°17 relatives à l’établissement de listes de fonctions qui seront propres à l’une ou l’autre des 4 branches d’activité qu’il a distinguées ;
Nous ne sommes pas opposés, vu le temps très court de négociation qu’il nous reste d’ici à la fin juin :
Par ailleurs nous voulons souligner et rappeler :
En effet, comment attribuer un salaire minimum à une fonction « transverse » qui relèverait de toutes les branches, alors que les garanties issues de l’Avenant n°17 distinguent les taux de revalorisation entre lesdites branches ? Faudrait-il alors s’en tenir au plus bas ?
Pour l’heure, dès lors que la négociation se poursuit selon ces principes, celle-ci est susceptible selon notre Organisation d’aboutir à un Accord d’ici à fin juin, actant pour le moins, les taux garantis de revalorisation fixés dans l’Avenant n°17, à ceci près de la question de la double grille instituée en mars 2000 s’appliquant à un seul et même intitulé de fonction, selon qu’il est suivi du qualificatif : « spécialisé » ou « non spécialisé ».
Aussi, les prochaines réunions de négociation doivent s’attacher à explorer les solutions qui permettront de renoncer à tout recours au niveau « non spécialisé » en fiction, dont nous estimons qu’il est irrégulier et contraire au principe d’ordre public : « à travail égal, salaire égal ».
Considérant que cette situation, si elle devait perdurer, nous contraindrait à nous abstenir de signer le futur Accord au vu de l’irrégularité qu’il contiendrait au regard des dispositions du Code du travail, nous sommes dans l’attente de votre réponse et du fait d’engager rapidement les discussions à ce propos.
Nous vous prions d’agréer…
Pour la Présidence…
Pour ce qui concerne les demandes de revalorisation que nous avons formulées dans la première partie du courrier ci-dessus — nous sommes pour l’instant le seul Syndicat à avoir déposé par écrit nos revendications à la table des négociations —, les Syndicats de producteurs nous ont indiqué qu’ils nous feraient une réponse courant juin.
D’ici la conclusion de la négociation, il ne reste plus que deux réunions de la Commission paritaire, aussi la priorité demeure d’obtenir pour la fiction la fin de la double grille de salaire introduite en avril 2000 par l’accord USPA / CGT — CFDT — CGC : fonctions spécialisées - fonctions non spécialisées.
Nous demandons pour notre part en fiction le maintien d’une seule grille : celle du niveau spécialisé.
Le SPIAC-CGT pour l’heure estime que les négociations sur ce plan ne peuvent aboutir, notant que les Syndicats de producteurs ne parviennent pas à trouver une solution quant à ce qui justifierait ce découplage des niveaux de salaires institué en 2000 en fiction…
À nous de bâtir le rapport de force pour obtenir satisfaction sur le point d’obtenir un Accord établissant une seule grille de salaires pour la fiction, quelle que soit l’issue des négociations actuelles.
Paris, le 7 juin 2024